« Selon la psychothérapeute Jennifer Welwood, la colère naît généralement d’un sentiment de perte, d’une déception ou d’un chagrin. Nous compensons souvent l’impression de vulnérabilité que confère la tristesse par l’illusion de force qu’apporte la colère. »
Extrait de l’horoscope du Courrier International, Capricorne, semaine du 12 Avril.
J’aime l’horoscope. J’aime cet horoscope: bien loin du cliché « Santé: tout va pour le mieux. Argent: de petites difficultés sont à prévoir en fin de mois. Amour: et si vous osiez enfin aborder celui qui hante vos rêves ? », il invite à réfléchir. Non pas que je ne réfléchisse pas déjà bien assez sans cela. D’ailleurs, cet extrait fait écho à mes pensées.
« La colère naît généralement d’un sentiment de perte« . Je suis colérique, irritable, souvent désagréable en ce moment. C’est plus fort que moi, j’ai mal pour un rien, un détail, un mot, un froncement de sourcil. J’ai un ami qui trop souvent en fait les frais. « La colère naît généralement d’un sentiment de perte« . La fin d’année est proche et moi, je vois chaque séparation comme une mort, chaque absence comme un deuil. Bientôt, il me faudra partir, sans me retourner, et j’ai déjà mal. Je vais laisser derrière moi une année faite de rencontres inoubliables, une année intense. Mais je reverrais la plupart de ces rencontres (c’est d’ailleurs mon seul soulagement), sauf cet ami. Certaines routes ne sont faites que pour se croiser, un temps, puis se quitter pour sillonner d’autres paysages, inconnus, vers une destination non définie.
Alors je fais ce que je fais le mieux: je me rends détestable. Je me trouve détestable. Je justifie ainsi ce qui me fait du mal. Je sens cette fin déjà. Bien sûr, je lutte contre, et je respire profondément chaque instant de vie. Mais parfois je m’égare, le regard dans le vide, et j’y pense déjà. Et je m’en veux un peu. « La colère naît généralement d’un sentiment de perte ». Je m’en veux de gâcher, de ne pouvoir expliquer, d’avoir trop peu de temps et trop de choses à dire.
« Nous compensons souvent l’impression de vulnérabilité que confère la tristesse par l’illusion de force qu’apporte la colère ». Je me sais vulnérable: je souffre d’un coup qui n’est pas encore porté. Je sens la tristesse qui infuse sagement au creux de mes entrailles. Je sens déjà l’amertume des larmes, que je suis trop prompte à verser, et que je verserai. J’aime ma voiture, c’est déjà ça, je partirai, accompagnée de cette vieille amie qui me comprend sans doute: cette année va lui manquer aussi. Alors je m’énerve, je m’agace, je râle, j’ai des accès de rage, et bien trop de blocages. Et je donne illusion d’être encore debout.
Je dramatise – évidemment – je dramatise souvent.
Mais je sais, au fond, la raison de mes colères injustifiées.
« Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d’autres vous renversent. » Il fait partie de ces rencontres qui renversent, et qui renversent en bien.
Trop peu de temps, trop de choses à dire. J’en dirai le maximum, le reste il le saura, il est bien assez perspicace pour comprendre ce que je ne dis pas. Alors une chose, un mot:
Merci.
Pour m’avoir donné tellement pour avancer. Même si je doute, même si j’ai peur. Merci pour m’avoir donné tellement de force.
Comme ça vous avez de quoi visualiser le support de mes délires
J’ai fait de belles rencontres cette année. C’est d’ailleurs tout ce que j’ai fait. Cinq belles rencontres surtout. Que l’on compte sur une main. Une par doigt. Je dédie le pouce à l’objet de cet article (non pas comme si tu étais un objet, hein, je sais que tu liras sans doute cet article un jour, et que tu t’y reconnaîtras) parce que mon pouce doit pas faire la taille de son petit doigt, et qu’il est 3h31 du matin (et que je profite d’un assoupissement de ta part pour me détourner un peu du mémoire que je suis en train de bosser) et que mes associations d’idées me font rire. L’index à une jolie personne, debout contre vents et marées, celle qui en apparence vacille le moins d’entre nous alors que son navire est tout aussi fragile. Le majeur à la plus jeune (et la plus grande) d’entre nous, l’adolescente, qui répète souvent Fuck, qui aura le temps de vieillir. L’annulaire – que, comme j’aurais souhaité éviter tout malentendu, je ne lui prête pas du tout – au plus sage d’entre nous, qui je l’espère trouvera la moitié qu’il mérite. Le petit doigt (auriculaire pff, c’est d’un moche) à la plus petite d’entre nous (tu me liras aussi, sache pour information que sans petit doigt de pied, on ne tient pas debout). J’ai oublié une sixième personne, tout aussi importante ! Tant mieux, après tout, je ne pourrais que dédier ma paume (qu’elle a d’ailleurs toujours chaude) à une personne si généreuse.
Promis, je ne transforme pas ce blog en ode à l’amitié. Non, pas promis en fait. « Les rencontres dans la vie sont comme le vent. Certaines vous effleurent juste la peau, d’autres vous renversent. »
Ana, With Love ~